« Je lui ai dis que ce n’était pas tellement grave d’être en colère »
« Il m’a répondue que ce n’était pas normal que je sois si furieuse »
Il y’avait aussi une quatrième bouteille de vin. Rouge. Je pensais à mes dents qui seront noires quand j’irais tout à l’heure me regarder dans le miroir. Je pensais à tous les mots que j’ai hurlé, à tous les coups que j’ai donné, je pensais aux larmes, aux cris puis au silence qui venait m’écraser.
« J’ai appris à ne rien regretter »
« Cela ne sert absolument à rien. Sauf à jouer à la victime »
Il n’y avait plus de vin. On a décidé qu’on ferait des shots de Jim Beam après chaque secret avoué. Il ya eu des histoires de trahison, de vol de dossiers du collègue, de mauvaise langue, d’un régime hyper protéiné. J’ai sorti un secret qui datait de l’époque de mes dix-neuf ans. C’était un secret drôle. Il a valu deux shots de suite.
Dans la salle de bains, je me suis regardée dans le miroir. J’ai fait un sourire, observé mes dents noires. Assise sur le bord de la baignoire, je me demandais si je serais jamais capable d’avouer que mon plus grand secret était, depuis tout temps, ce désir, ce besoin d’être aimée. Inconditionnellement, scandaleusement, magnifiquement.
Pas ce soir.
Peut être une autre fois. Peut être le jour où je rencontrerais cet autre qui saura m’aimer. Je lui avouerai aussi que j’ai des regrets. Des mots qui font mal, des coups, des larmes, des cris. Des insomnies, des caprices, et encore de larmes. Il haussera les épaules. Il m’aime. Inconditionnellement, scandaleusement, magnifiquement.
Ce soir, je noterai le nom des sachets hyper protéinés. Et m’endormirai avec le regret d’avoir encore trop bu ce soir.