Tuesday, May 5, 2009

La guerre des étoiles

Il était une fois une petite fille qui écoutait chaque soir avant de s'endormir "Clair de Lune" de Debussy en s'imaginant qu'un drap d'étoiles la couvrait. Cette petite fille aimait Fadi. Fadi habitait dans l'immeuble de sa grand-mère, avait de longs cils et un short bleu marine aux boutons dorés.

Fadi et la petite fille jouaient la plupart du temps à cache-cache avec tous les autres enfants habitant l'immeuble. Quand elle eut 9 ans, tante Viviane offrit à la petite fille une cape couleur bleu ciel brodée d'étoiles argentées. La cape était, apparemment, magique. Tante Viviane lui murmura, dans la cuisine qui sentait le gâteau au chocolat, que la cape la protègerait contre tous les mauvais sorts, contre les monstres, contre la tristesse, contre les bombes qu'elle entendait la nuit. Il suffisait de la poser sur ses épaules.

La petite fille aimait son pays, son drapeau blanc et rouge, ce cèdre au milieu, elle aimait particulièrement l'hymne national, le picotement des yeux quand elle le chantait. Elle aimait aussi Fadi, surtout quand il chantait fort cet hymne en bradissant le drapeau libanais.

Puis il y eut cette nuit. Quand les bombes se firent plus fortes, quand les cris se faisaient plus proches, quand maman la prenait contre sa poitrine en la berçant et en pleurant doucement. Mais la petite fille ne comprenait pas. A chaque fois qu'elle essayait d'expliquer à sa mère qu'il n'y avait aucune raison d'avoir peur, que la cape était bien là, maman lui couvrait la bouche en posant des baisers salés sur son visage.

Le matin, juste au moment où les sourires osaient refaire surface, il y eut comme une sorte de vague dans l'immeuble de sa grand-mère. Il y eut d'abord comme un sifflement, puis une sorte de tremblement, des morceaux de la maison qui volaient partout et le silence. Un cri. Un seul. Un long. Etrange. Aigu. Atroce. Tout le monde s'empressa vers ce cri.

Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Fadi. Fadi avait de longs cils et un short bleu marine aux boutons dorés. Fadi était maintenant mort. Et la petite fille savait. Parce que la maman de Fadi le tenait dans ses bras en hurlant et que Fadi ne bougeait pas. La petite fille devina à ce moment que le ciel lui avait pris un amour et que plus jamais elle ne ferait confiance aux étoiles.

6 comments:

M1 said...

Très beau post et excellent titre ! Aussi triste que peut l'être cette histoire, j'espère que cette petite fille refera confiance aux étoiles et ne basculera pas dans le côté obscur de la force!
beau blog, j'aime bien ta façon d'écrire!

gui said...

@ M1: Merci merci...je crois que la petite fille est devenue grande maintenant et qu'elle a compris que les larmes font partie de la vie...elle aime de nouveau les etoiles, trop magique pour leur en vouloir

M1 said...

Tant mieux !
Elle saura aussi que ce sont les hommes qui trahissent les étoiles !
Sinon tu sais pas si Publicis s'est impliquée en tant qu'agence dans la campagne aouniste? :)

gui said...

Bon j'ai fait mes recherches: apparement aucune agence n'est impliquee, le directeur creatif qui est aussi responsable de la communication a quitte Publicis et est maintenant chez FP7 (Promoseven) mais est actuellement en unpaid leave le temps des elections...voila :)

M1 said...

yep ! :)
et vu sa créativité, je ne pense que les agences vont maintenant se l'arracher :)

mademoiselleb said...

Merci pour ton commentaire, ça y est, j'ai rajouté un post, je manque vraiment de temps ces temps-ci. Joli post.

xxx
MB/CMB